François Joseph Refloch (1854-1927)

Mise à jour le 29 juillet 2016

Mon arrière-grand-père, François Joseph REFLOCH, est né le 18 mars 1854 au Petit Kerigonan en Lambézellec. Son père, François REFLOCH (1822-1898), originaire de Ploudaniel était perceur au port de Brest. Sa mère, Annette CALVEZ (1823-1871), était originaire de Lavallot en Guipavas.

François Joseph a fait carrière dans la Marine Nationale. Commencée en mars 1873, il l’a terminée à 42 ans, en 1896, en tant que second maître mécanicien. En décembre 1895, il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur (cf. base Léonore) pour avoir contribué à remettre en état la flottille du Niger, entre février et juin 1894.

La flottille du Niger

En 1884 et 1888, deux canonnières sont transportées du Sénégal au fleuve Niger, en pièces détachées, par voie terrestre, au prix d’un important effort logistique. Il s’agit du Niger, puis du Mage. Mises en œuvre par la Marine Nationale, elles contribueront à conquérir le Soudan français (aujourd’hui Mali), jusqu’à la chute de Tombouctou au début de l’année 1894.

En décembre 1893 et janvier 1894, des événements sanglants liés à la flottille ont eu lieu. Fin décembre, le commandant de la flottille (et du Mage par la même occasion), Boiteux, a pris Tombouctou aux Touaregs qui se sont défendus. Son second (Aude), un second maître (Le Dantec) et 18 soldats autochtones sont massacrés. Boiteux conserve Tombouctou. Les renforts mettrons 15 jours avant d’arriver. Il s’agit d’une colonne de soldats commandés par Bonnier et d’une autre commandée par Joffre, chacune sur une rive du fleuve. La colonne de Bonnier arrive la première à Tombouctou, renforce Boiteux et, voulant faire le ménage dans la contrée sans attendre Joffre, se fait massacrer par les Touaregs une nuit, lors d’un campement : 66 soldats et 11 officiers tués dont Bonnier. A noter que Boiteux, mis en cause par la presse et le gouvernement, s’est suicidé trois ans plus tard à Grenoble, le jour de son mariage. Quelques jours plus tard, Joffre consolidera la position de Tombouctou.

Mage

Le Mage (illustration du livre de Jean Gilbert Jaime)

Il est probable que la flottille, laissée à elle-même pendant les événements décrits ci-dessus, a été saccagée. C’est à cette époque que mon arrière-grand-père est intervenu. Sur le registre de ses affectations, consultable aux Archives de la Marine à Brest, il est écrit : « Proposé extraordinairement sur le Mage, le 31 décembre 1894 pour la croix de la Légion d’Honneur pour services rendus dans la réparation des bâtiments de la flottille du Niger. »

Chaque canonnière avait pour équipage, en plus de leur commandant, quatre français : un second maître de timonerie ou de manœuvre, un second maître mécanicien, un quartier maître mécanicien et un fourrier. Tous étaient volontaires. Les matelots étaient des indigènes (laptots). Il convient de noter que les conditions de vie là-bas étaient abominables. Nombreux sont les marins français qui sont morts de la fièvre jaune.

La flottille a été supprimée en juin 1895.

Retraité de la marine

François Joseph REFLOCH prend sa retraite de la Marine le 24 juin 1896. Un an plus tard, le 20 mai 1897 à Brest, il se marie à Marie Françoise KERJEAN, 40 ans, veuve de Emile François BOUGARAN, contremaître charpentier à l’arsenal, décédé en 1891. Marie Françoise élève seule sa fille, âgée de huit ans.

Marie Françoise décède quatre ans plus tard, le 18 novembre 1902.

Le recensement de 1901 fait état de la présence de François REFLOCH, Marie KERJEAN et Marie BOUGARAN au  10 rampe du Merle Blanc à Brest.

Le 27 mai 1903 au Relecq Kerhuon, François Joseph se marie à mon arrière-grand-mère, Marie Catherine MINGAM, 38 ans, originaire de Lampaul-Guimilliau et veuve de François KERJEAN (1851-1902). François KERJEAN, décédé en mars 1902, était préposé à l’octroi et cousin germain de feue Marie Françoise KERJEAN, première épouse de François Joseph. Les conjoints se connaissaient certainement depuis plusieurs années. Marie Catherine avait un fils âgé de 18 ans, issu de son premier mariage : François Marie KERJEAN (1885-1957).

De cette union est née ma grand-mère, Françoise Marie REFLOCH, dite Mimi, le 5 juillet 1903… conçue donc avant le mariage de ses parents.

Un contrat de mariage (séparation des biens) est établi le 13 mai 1903 chez Maître Lorin à Guipavas. Marie Catherine était commerçante. Il semble qu’elle ait fait fortune grâce à son activité. Le contrat stipule qu’elle conserve l’entière administration de ses biens meubles et immeubles… Ses mobiliers personnels, matériel et fond de commerce qu’elle exploite elle-même à Sainte Barbe au Relecq-Kerhuon sont estimés à 2782 francs. Ses effets, linges et bijoux sont estimés à 100 francs. De plus, elle possède les 5/8èmes indivis en toute propriété et 1/8ème indivis en usufruit d’une propriété (maison et dépendances) estimée à 10400 francs et d’une parcelle de terrain estimée à 2500 francs. De son côté, François Joseph ne possède que quelques effets à usage personnel d’une valeur de 100 francs et une charrette anglaise à deux roues d’une valeur de 300 francs.

François Joseph REFLOCH et Marie Catherine MINGAM sont décédés respectivement le 6 avril 1927 et le 9 septembre 1947 au Relecq-Kerhuon,

Sources pour ce qui concerne la flottille du Niger :

 

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